L’économie collaborative dans l'automobile

Menace ou opportunité pour la franchise ?

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À l'ère du tout numérique, il n'a jamais été aussi facile de collaborer. Chaque jour, des méthodes de consommation et de création se créent, évoluent et meurent. L'économie de partage (« Sharing Economy » en anglais) vise à partager les ressources sous-utilisées, comme les chambres d'amis des appartements et les sièges vides des automobilistes. Qu'est-ce que la franchise automobile peut-elle apprendre de cette nouvelle économie ?

BlaBlaCar, déjà 3 millions de trajets


Le covoiturage est sans doute le secteur qui se développe le mieux dans le milieu de l'automobile. Création du Français Comuto, le site internet d'abord intitulé Covoiturage.fr s'étend désormais au Royaume-Uni, à l'Allemagne, à la Pologne, ainsi qu'au Portugal ou à l'Espagne. Le service s'enorgueillit d'avoir organisé pas moins de trois millions de trajets, pour un million d'utilisateurs en décembre dernier.

Économique et écologique, une voiture BlaBlaCar est occupée par 2,8 personnes en moyenne, contre 1,7 en Europe. Pour les conducteurs qui font appel au site internet, l'accent est mis sur la rentabilisation du trajet, et jamais sur le profit. Aucune régulation ne s'impose, d'après le cofondateur de BlaBlaCar, Nicolas Brusson.

Un cadre juridique à préciser


Pourtant , une économie qui se réinvente en permanence, voilà qui n'est pas pour plaire à tous les acteurs. Le secteur hôtelier voit les sites internet d'hébergement comme AirBnB sous l'angle de la concurrence déloyale. Les acteurs de la location à court terme new-yorkais se sont d'ailleurs retournés récemment conte AirBnB. C'est dans la même optique que les compagnies de taxi américaines ont porté plainte contre les sociétés à la base des prestations comme Hailo, Uber et GetTaxi. Argument imparable : les taxes et les réglementations ne sont pas les mêmes pour les particuliers et pour les professionnels. Quoi qu'il en soit, les start-ups ont prévu de contrer les lobbyistes en demandant partout où cela s'avère nécessaire qu'on précise le cadre légal.

Les franchisés sont-ils menacés ?


Franchisés, franchiseurs, indépendants... tous regardent d'un œil méfiant l'évolution de la consommation collaborative. Pourtant, comme le souligne le coprésident de l'Obsoco (l'observatoire société et consommation) Philippe Moati, la consommation collaborative est une opportunité pour les formes traditionnelles de commerce de rebondir et de créer de nouveaux courants d'affaires.

Les initiatives se multiplient pour surfer sur la vague de l'économie collaborative. Par exemple, les géants que sont Ikea et Intermarché proposent à leurs clients d'organiser des covoiturages pour venir consommer chez eux. Boulanger dispose désormais d'un service de location d'électro-ménager, tandis que Citroën et Peugeot ont dans leurs catalogues des offres de mobilité. Regroupant des experts, des start-ups, des PME et des grands groupes, l'association WithoutModel se charge d'accompagner les enseignes de la grande distribution dans cette mutation.

Les réseaux, petits et grands, devraient tirer dès maintenant la leçon qui s'impose. Des rapports publiés à la fois par la société d'études Lingo et par le Crédoc confirment que les 15-34 ans croient à l'économie collaborative et souhaitent s'en servir pour bâtir un futur qui leur ressemble.

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