Focus : Ouvrir une franchise de centre auto

Rejoindre un réseau sous enseigne : une formule gagnante

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Si les immatriculations de voitures neuves ont accusé ces derniers mois un fort ralentissement du fait de la fin de la prime à la casse et de la contraction du pouvoir d'achat, du côté des centre-autos, tous les voyants sont au vert !

Le marché de l'entretien et de la réparation automobile ne connait pas la crise ! En effet, et même si les immatriculations en neuf flanchent, les centre-autos restent porteurs du fait d'une part, de l'augmentation structurelle du parc auto vieillissant en France et d'autres parts, des attaques en règle du monopole des constructeurs par les textes anti-trust de la Communauté européenne. Ceci étant, la concurrence s'intensifie du côté des indépendants multi-marques sous enseigne de franchise.

Le marché de la réparation / entretien automobile


En 2010 selon les chiffres de la DGCCRF, le secteur de l’entretien et de la réparation de véhicules automobiles a représenté un chiffre d’affaires de 31,2 milliards d’euros HT, composé à 45 % de vente de pièces détachées et à 55 % de main-d’œuvre. Sur ce secteur les cartes sont clairement distribuées en France. Le leadership revient aux réseaux de réparateurs agréés des constructeurs, qui détiennent 53 % du marché en valeur et 45 % en volumes. Face à eux, la concurrence est atomisée entre des indépendants soit spécialistes (carrossiers par exemple) soit généralistes de plus en plus structurés autour d’enseignes leur permettant de faire face aux évolutions technologiques et aux exigences accrues de logistique et de formation notamment. Parmi ces indépendants, bon nombre exercent seuls (garagistes indépendants), tandis que d'autres exercent en franchise soit sous la formule du centre-auto, soit sous la formule de la chaîne de réparations rapides. La différence entre ces deux formules est clairement posée. Les premiers, les centres auto (Norauto, Feu Vert, Roady,…) sont des réseaux offrant des prestations d’entretien courant sans rendez-vous et vendant des pièces et des accessoires en libre-service aux particuliers. Les centre-autos ne font pas de réparations mécaniques « lourdes ». Les deuxièmes, les chaines de réparations rapides (Speedy, Midas) se distinguent des premiers par le fait qu'ils ne proposent pas de vente de pièces et d'accessoires en libre-service. Ils proposent l’ensemble des prestations d’entretien comme les centre-autos, auxquelles s'ajoutent des prestations de réparation mécanique, de climatisation, ainsi que des prestations de diagnostic.

Un marché à deux vitesses

Classiquement, les concessionnaires raflent la mise sur les véhicules récents (83 % de part de marché dans la réparation et l’entretien pour les véhicules de moins de deux ans). Ils sont aidés en cela par l'idée reçue que les véhicules sous garantie constructeur doivent obligatoirement être révisés par un garage agréé par la marque. Ce clivage qui reste encore très ancré dans les mentalités des Français est pourtant faux... comme le rappelait encore l'an dernier l'excellente enquête réalisée par l'UFC Que-Choisir. En effet, dès le règlement d’exemption n°1400/2002, la Commission européenne avait préconisé que la garantie commerciale, dite « garantie constructeur », ne puisse être utilisée par les constructeurs pour obliger les propriétaires de véhicules à fréquenter leur réseau agréé durant sa période de validité (généralement deux ans). Ce principe a été renouvelé et précisé par le nouveau règlement européen n°461/2010. Ceci étant, le marché reste figé : les réseaux de concessionnaires dominent toujours le marché pour les véhicules récents. Certains centre-autos ont toutefois contre-attaqué récemment en affirmant que leurs prestations d'entretien préservent la garantie constructeur, tous ne l'ont pas fait... Pourquoi ? Tout simplement parce que les constructeurs ne jouent pas le jeu. En effet, les centre-autos se voient régulièrement en but à des problèmes d'approvisionnement de pièces détachées (non visibles, mais surtout visibles). Les constructeurs ont également du mal à communiquer les informations techniques aux indépendants.

Un rééquilibrage structurel


Si les réseaux de concessionnaires sont omnipotents sur le créneau des véhicules récents, il en est tout autrement sur le créneau des véhicules de plus 5 ans. Ainsi, selon les chiffres de l'Autorité de concurrence, quand le canal constructeur détient 83 % de parts de marché sur les véhicules de moins de 2 ans (dont 70 % pour les concessionnaires), il ne représente plus que 28 % de l’entretien réparation de véhicules de plus de 10 ans. Le segment des véhicules de 5-6 ans (environ 20 % du marché) est celui sur lequel les parts de marché sont les plus équilibrées. Sachant que le parc automobile français vieillit, la part de marché des centre-autos s'étoffe naturellement. Ceci étant, le marché dans son ensemble est en déclin selon les chiffres de l'Autorité de la concurrence (- 15 % entre 2000 et 2010) qui précise dans un rapport de 2012 :« Plusieurs facteurs expliquent cette évolution : la baisse du kilométrage moyen, la fiabilité accrue des véhicules, l’allongement des « pas d’entretien », c’est-à-dire de la durée ou du nombre de kilomètres préconisés entre deux entretiens, la baisse de la sinistralité (à l’exception du bris-de-glace), elle-même favorisée notamment par une baisse de la vitesse de circulation et du kilométrage moyen, l’efficacité de la politique de sécurité routière et la plus grande fiabilité des véhicules.

Ainsi, la croissance du parc de véhicules automobiles – certes de moins en moins rapide – et son vieillissement ne suffisent pas à compenser les autres facteurs de baisse de la demande. » Dans le même temps, les prix des prestations augmentent de façon importante « si bien que le marché a augmenté en valeur nominale (non corrigée de l’inflation) et n’a que légèrement décru en valeur réelle (corrigée de l’inflation), passant de 33,1 milliards d’euros en 2000 (en euros de 2010) à 31,2 milliards d’euros en 2010. » Ainsi, l’indice des prix réels de l’entretien-réparation a augmenté de 30 % entre 2000 et 2011 (+ 17% pour l’entretien et + 36% pour la réparation).

Les atouts de la franchise


Sachant que la concurrence se fait de plus en plus intense entre les indépendants, choisir de rejoindre un réseau sous enseigne est clairement une formule gagnante. En effet, les véhicules se complexifient de plus en plus, ils embarquent toujours plus d'électronique, et le métier du coup se fait de plus en plus pointu tant du point de vue du matériel utilisé que des compétences mobilisées. Face à cette montée en charge des exigences techniques, la franchise offre un réel avantage grâce à ses formations régulières et ses facilités d'entraide entre centres sous la même enseigne. De même, concernant l'achat des pièces détachées, là encore, les franchisés bénéficient d'une logistique rodée et de prix négociés par les centrales d'achat. La notoriété de l'enseigne enfin apporte une vraie valeur ajoutée, relayée par les campagnes de communication nationale et le site internet de l'enseigne. Tout ces éléments font de la franchise une bonne formule pour se lancer dans ce secteur nécessitant un investissement souvent important au démarrage. L'investissement global pour les enseignes de centre-auto développées en franchise varie de 60.000 € chez Point S à plus de 650.000 € chez Feu Vert (120 000 € chez Etape Auto, entre 200 et 250.000 € chez Midas, 350.000 € chez Norauto). Les profils recherchés sont principalement ceux de gestionnaires de centres de profit, dotés d'un réel sens du commerce et du service. Si pour la majorité des enseignes, l’expérience dans le secteur automobile n’est pas un critère de sélection, la passion de l'automobile et un attrait pour ce métier sont indispensables. A noter : La plupart des grands réseaux développés en France ont été créés dans les années 70 (sauf Etape Auto en 1998). Ces réseaux sont donc matures et parfaitement organisés pour accueillir de nouveaux candidats à la création mais aussi à la reprise.

Les réseaux à suivre en franchise


Les réseaux à suivre en franchise sont des enseignes connues comme :

Point S (430 franchisés) : Lancé en franchise en 1971, initialement spécialiste des pneus, Point S a diversifié ses activités en 2007. Réseau international comptant près de 2 400 points de vente répartis dans 23 pays (430 en France), Point S se distingue des réseaux concurrents par son fonctionnement avec actionnariat. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 40 000 € (droit d'entrée 8 372 €).

Norauto (340 franchisés) : Créé en 1970 et pionnier du concept de centre auto, Norauto (filiale du groupe MOBIVIA), se développe à la fois en franchise et en succursale. L'autre particularité de ce réseau tient à son concept alternatif unique sur le marché du centre auto puisque chaque centre propose un service de réparation là où ses concurrents sont spécialisés uniquement dans l’entretien rapide. La surface moyenne de chaque point de vente est de 700 m2 (dont 300 m2 de magasin). Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 100 000 € (droit d'entrée 20 000 €).

Midas (330 franchisés) : Avec un savoir-faire présent en France depuis plus de 35 ans, Midas est présent dans 17 pays à travers le monde. En franchise depuis 1979 sur le marché français, le réseau Midas jouit d'une très forte notoriété (N°1 mondial de l'entretien et des services automobiles). Pour rejoindre ce réseau présentant de nombreuses opportunités de créations ou de reprises, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 60 000 € (droit d'entrée 25 000 €).

Feu Vert (309 franchisés) : Lancé en franchise depuis 1979, Feu Vert est un réseau mature et solide, jouissant d'une bonne renommée en France. Avec une surface moyenne de plus de 850 m², le concept des centres auto Feu Vert s’articule autour de 2 parties très distinctes : l’atelier et le magasin. Un centre auto type sous enseigne Feu Vert dispose d'une surface totale (atelier+magasin) de 800 m2. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 120 000 € (droit d'entrée 25 000 €).

Etape Auto (39 franchisés) : Lancé en franchise en 1998, Etape Auto appartient à l'un des premiers Groupes de distributeurs européens (Group Auto Union). Le concept Etape Auto s'inscrit dans la proximité. Ses centres auto sont uniquement implantés dans des petites villes de moins de 15 000 habitants. Chaque point de vente dispose en rayon de 3 000 références produits en stock et 35 000 pièces techniques disponibles sous 24 heures. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 50 000 € (droit d'entrée 15 000 €).

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